Maman,
j’aimerais
te
parler
encore
une
fois.
De
ma
vie.
De
la
tienne
à
moitié
vécue.
Quand
la
sclérose
emporte
la
mère,
les
deuils
se
dédoublent.
La
mère
santé,
la
mère
malade,
la
mère
souvent
entre
les
deux.
Boire
la
mer
les
yeux
ouverts
offre
une
suite
de
tableaux,
comme
autant
de
rendez-vous
avec
elle.
Des
instants
captés
dans
la
détresse
du
corps
étiolé,
dans
la
cérémonie
des
dernières
fois,
dans
la
maladie
mangeuse
de
famille.
Des
fragments
de
leurs
souvenirs
à
deux,
de
soirées
emmêlées
de
confidence
et
de
culpabilité,
de
la
vie
qui
reprend
en
filets
de
grenadine.
Une
poésie
pure,
vivante,
aimante
irradiant
de
la
mère
forte,
fière,
fidèle.
La
mère
malade.
La
mère
arc-en-ciel.