Pas
un
n’ose
bouger
le
petit
doigt.
Trente
paires
d’yeux
sont
fixées
sur
moi.
Est-ce
que
le
cours
est
fini?
La
cloche
a
sonné,
non?
Ils
hésitent.
Je
pourrais
exiger
qu’ils
restent
sagement
à
leur
place.
Ils
le
savent.
Tout
comme
ils
savent
qu’ils
s’inclineraient.
Pour
Éric,
l’enseignement
est
un
combat.
Le
seul.
Le
vrai.
Celui
qu’il
livre
depuis
plus
de
vingt
ans
dans
les
classes
et
les
corridors
d’une
polyvalente
de
Montréal.
Ses
anciens
frères
d’armes
désormais
à
la
retraite,
il
forme
le
dernier
rempart
contre
les
incompétents,
les
anarchistes,
les
mous
de
ce
monde,
autrement
dit
contre
tous
ceux
qui
mettent
en
péril
la
civilisation,
et
contre
les
pires
des
barbares
:
les
élèves…
Sylvain
Larose
donne
depuis
1995
les
cours
d’univers
social
au
secondaire.
Il
est
également
chargé
de
cours
à
l’Université
de
Montréal
en
didactique
de
l’univers
social
et
coauteur
du
manuel
d’histoire
Fresques
(Chenelière).
Proféministe
et
anarchiste,
il
anime
des
conférences
sur
des
sujets
aussi
divers
que
la
sexualité,
le
monde
contemporain
ou
le
droit
en…
Le
calvaire
d’un
enseignant
au
secondaire.
Débandé
est
un
roman
qui
ose
crier
que
le
système
a
des
failles,
qui
ose
creuser
la
vie
des
«
enseignants-trop-sévère-qui-nous-aiment-pas
»,
qui
ose
montrer
la
réalité
vécue
par
de
nombreux
enseignants.
Avec
ce
roman.
Sylvain
Larose
expose
un
fait
de
notre
société
qu’on
ne
veut
pas
voir,
il
présente
un
autre
pan
du
métier
d’enseignant
et
l’expose
au
grand
jour.
À
nous
de
savoir,
en
tant
qu’individu,
en
tant
que
parent,
en
tant
que
société,
ce
que
nous
voulons
en
faire.
Un
livre
à
lire
pour
comprendre
les
difficultés
vécues
par
ceux
qui
tentent
de
former
les
nouvelles
générations.
Catherine
Provost,
La
recrue
du
mois,
mai
2022.
Débandé
:
À
L’ÉCOLE
D’UN
RÉSISTANT
« Éric
est
un
prof
«
discipliné,
difficile,
mais
juste
».
Sa
recette
n’a
cependant
plus
la
cote
à
l’école
secondaire.
Son
cynisme
fait
réfléchir.
« Peu
importe
la
manière
de
le
prendre,
le
roman
Débandé
dépeint
sans
fioriture
le
monde
de
l’éducation.
« L’ouvrage
met
en
scène
un
narrateur,
Éric,
enseignant
dans
une
polyvalente
de
Montréal
et
adepte
d’une
stricte
discipline.
Pas
de
passe-droit,
de
la
tenue,
sinon
expulsion
du
cours.
La
normalisation
des
notes
l’exaspère,
les
nouveautés
pédagogiques
aussi.
« Ce
regard
implacable
a
de
quoi
séduire
tous
ceux
qu’exaspèrent
les
travers
actuels
de
l’école.
« Mais
le
propos
de
Sylvain
Larose,
l’auteur,
est
plutôt
de
démontrer
qu’Éric
est
un
homme
dépassé.
D’ailleurs,
il
l’oppose
à
une
jeune
enseignante
anarchiste,
qui
fait
tout
le
contraire
de
son
aîné.
« Cette
prof
est
l’alter
ego
de
Larose,
qui
enseigne
lui-même
au
secondaire
et
a
publié
un
essai
intitulé
Être,
agir,
enseigner
en
tant
qu’anarchiste
à
l’école
secondaire.
Avec
Débandé,
il
passe
cette
fois
par
la
fiction
et
le
contraire
de
ce
qu’il
prône
pour
faire
valoir
son
point.
Un
méchant
attachant
« Heureusement,
l’auteur
évite
la
lourdeur
du
roman
à
thèse.
On
est
plutôt
dans
une
histoire
prenante
dont
le
narrateur,
malgré
ses
défauts,
gagne
notre
sympathie.
« Ce
qu’Éric
veut,
c’est
préserver
les
manières
de
faire
qui
l’ont
guidé
toute
sa
carrière
;
pourquoi
en
changer
?
En
même
temps,
il
se
sent
responsable
des
élèves.
Dans
ses
temps
libres,
il
va
même
donner
un
coup
de
main
à
la
Maison
des
jeunes
du
quartier.
« Il
est
trop
sûr
de
son
fait
pour
être
aimable,
mais
on
apprécie
sa
sincérité.
Dans
un
téléroman,
Éric
serait
le
méchant
auquel
on
s’attache
!
« Et
comme
on
est
dans
sa
tête,
il
n’y
a
aucune
censure
quand
il
évoque
les
élèves,
les
parents,
ses
collègues
et
les
spécialistes
de
la
gestion
de
classe.
Tant
de
fiel
fait
sourire
!
« On
va
même
s’amuser
franchement
à
certains
moments.
Ainsi,
chargé
de
faire
le
guet
pendant
la
nuit
lors
de
la
classe
de
neige,
Éric
a
ses
trucs
pour
ne
rien
laisser
passer.
Que
de
futurs
souvenirs
mémorables
pour
les
élèves
qui
râlent
!
« Éric
est
donc
partisan
de
la
dureté.
Parti
d’une
comparaison
de
l’enseignement
avec
le
régime
militaire
nazi,
ce
qui
n’est
guère
subtil,
Sylvain
Larose
fait
heureusement
évoluer
son
personnage
vers
un
questionnement
très
humain.
« Sa
nouvelle
collègue
anarchiste
énerve
Éric,
mais
elle
devient
peu
à
peu
un
repère.
Tiens
donc,
elle
a
le
tour
avec
les
élèves
!
Et
quelle
déroute
pour
lui
quand
il
constate
à
quel
point
il
déplaît,
lui
qui
était
persuadé
que
les
élèves
finiraient
par
apprécier
la
justesse
de
son
attitude.
« Certes,
Éric
s’enfonce
en
refusant
toute
concession
pour
s’adapter
aux
temps
nouveaux,
mais
il
n’est
ni
bête
ni
blasé
;
il
est
surtout
très
crédible.
Et
si
son
cynisme
n’est
pas
du
goût
du
jour
pour
ses
élèves,
il
fait
nos
délices
à
nous,
lecteurs
!
« Larose
l’anarchiste
a
su
rendre
l’âme
et
le
cœur
de
son
prof
trop
strict,
en
voie
d’extinction. »
Josée
Boileau,
Le
Journal
de
Montréal
[Sylvain
Larose
participera
dimanche
à
la
table
ronde
« Réfléchir
aujourd’hui
à
l’éducation
de
demain »
au
Salon
du
livre
de
Montréal.]
Débandé.
«
Récit
provocateur,
au
goût
acide,
Roman
qui
nous
a
fait
sourire,
jaune.
[…]
Chaque
chapitre
nous
le
montre
dans
des
situations
tendues
qu’il
crée
en
se
rebiffant
injustement
contre
quelque
professeur
[…]
contre
ses
classes,
contre
ses
supérieurs.
Tout
y
passe
dans
ce
maelström
perdu
d’avance
:
les
cours
de
sexologie,
le
renfort
d’un
stagiaire,
la
prof
anarchiste,
la
corvée
des
corrections,
le
camp
de
vacances…
Sa
hantise,
c’est
la
discipline,
mater
les
jeunes,
leur
inculquer
une
obéissance
insidieuse,
qui
nous
rappelle
la
soumission
peureuse,
craintive,
qu’exerçaient
des
enseignants
infatués,
imbus
d’un
pouvoir
intransigeant.
»
Dominique
Blondeau,
Ma
page
littéraire,
1er
novembre
2021.
Tout
un
pavé
dans
la
mare
sur
notre
système
scolaire
merdique
Il
y
a
des
livres
qui
sont
de
véritables
coups
de
poing.
C’est
le
cas
de
Débandé
de
Sylvain
Larose
qui
est
aussi
un
geste
politique.
Par
le
biais
de
son
personnage,
Éric,
un
enseignant,
le
romancier
qui
est
lui-même
professeur
au
secondaire,
crache
son
fiel
sur
notre
système
scolaire
où
le
mot
autorité
fait
rigoler.
[…]
Au
départ
le
Éric
en
question
est
pétri
d’idéal.
[…]
Mieux
qu’un
article
de
presse,
ce
livre
est
l’illustration
de
tout
ce
qui
ne
va
pas
en
éducation.
[…]
Mettez
ce
livre
(roman)
au-dessus
de
la
pile
de
vos
achats
de
livres.
Daniel
Rolland,
Culture
hebdo,
sept.
2021
Débandé.
Présentation
du
roman
de
Sylvain
Larose
par
Tania
Viens,
dans
une
entrevue
avec
René
Cochaux.
Est-ce
une
satire,
une
réflexion,
une
dénonciation
de
notre
système
scolaire?