« Denise tergiversait. La vieille, trop directe, la heurtait, rognait le courage qu’elle avait mis à venir s’asseoir en haut de la montagne. Et ce mot, courage, résumait bien ces heures à tourner en rond dans le centre-ville, à se délester à chaque coin de rue de ses craintes morbides, à se convaincre de réagir, à s’imaginer — quelle folie! — que la vieille pouvait… était… cette présence qui la hisserait des ténèbres. »
Deux femmes d’horizons opposés, vivant dans un univers impitoyable proche de l’itinérance et exacerbé par la crise du verglas de 1998, trouveront dans la misère la source d’une camaraderie improbable. Olga, Denise et leurs compagnons d’infortune sont témoins et acteurs des injustices d’une société menée par l’appât du gain et des largesses de ceux qui en sont libres. Gueusaille retouche le discours entendu l’itinérance et de la résilience des plus pauvres, lui ajoutant les couleurs de la force, de la dignité, de la solidarité et de l’indépendance.