S’éloigner. S’asseoir au pied d’un arbre, ouvrir un livre. Tout à fait heureux de faire la chose qui ne convient pas, à l’endroit qui ne convient pas.
Se moquer même de la pluie, si jolie dans son tumulte. S’étendre au soleil.
Se sécher sur la route. Ni montre ni papier, et une si grande envie d’aller à pied.
Le sac léger, toujours léger, et les journées que l’on feuillette comme les pages d’un livre. Distraitement.
Il n’est pas rare que l’on ajoute à la fiction une part de vérité, mais rarement avoue-t-on raconter la vérité avec la part de broderies, de légères inventions, qui se glissent inéluctablement dans l’effort de mémoire. Constant dans son désir de défier le convenu, Christian Lemieux-Fournier a fait chemin inverse et livre, avec une plume empreinte d’une douce poésie, le portrait d’une grande disparue, sa mère, et de ceux qui l’ont suivie sur le chemin de l’oubli, la place qu’ils ont remplie dans sa vie, et le moment de bascule où l’on sent que, bientôt, l’heure de partir sonnera.