Cinq
thèmes
majeurs
sont
abordés
:
le
fragment(aire)
de
l’existence ;
le
souvenir
et
la
mémoire ;
la
rédemption
du
langage
et
la
rédemption
de
l’écriture ;
les
pertes
et
les
possibilités
de
l’expérience
et,
enfin,
l’architecture
du
rêve
collectif,
ou
la
psychanalyse
de
la
ville.
Cet
essai
est
une
réflexion
philosophique
sur
la
pensée
de
Walter
Benjamin
appliquée
à
notre
société
contemporaine.
Poète
et
traducteur,
Nicholas
Hauck
a
étudié
la
poésie,
la
littérature
française
et
la
théorie
littéraire
à
la
Simon
Fraser
University
et
à
l’Université
de
Toronto.
Il
a
été
membre
du
Jackman
Humanities
Institute
en
2013-14
et
il
est
codirecteur
de
la
revue
Modern
Horizons
(modernhorizonsjournal.ca).
Avant
cet
essai,
son
premier
livre,
il
a
publié…
«
Dans
un
article
publié
quelques
mois
avant
les
dernières
élections
américaines,
Joseph
O’Neill
raconte
son
séjour
fantasmagorique
au
Mar-a-Lago
Club
lors
du
mariage
entre
Melania
Knauss
et
Donald
Trump,
avant
que
ce
dernier
ne
devienne
PDG
officiel
de
l’Amérique.
L’article
évoque
plusieurs
thèmes
abordés
par
Walter
Benjamin
(1892–1940)
dans
ses
écrits
sur
la
politique,
l’art,
et
la
structure
de
la
vie
moderne
–
ces
thèmes
sont
repris
sous
une
optique
contemporaine
dans
mon
livre
Walter
Benjamin.
Un
essai.
À
la
fin
de
l’article,
O’Neill
cite
l’extrait
célèbre
de
l’Ange
de
l’Histoire
dans
lequel
Benjamin
parle
d’une
tempête
qui
souffle
du
paradis,
emportant
l’Ange
dans
le
zéphyr
violent
du
progrès.
Benjamin
n’était
pas
éperdument
désespéré.
Il
ne
croyait
pas
que
les
choses
se
passeraient
bien,
mais
l’idée
qu’elles
pourraient
bien
se
passer
est,
pour
lui,
d’une
importance
capitale
(pour
paraphraser
ses
contemporains
Adorno
et
Horkheimer).
Il
faudrait,
selon
Benjamin,
revoir
nos
concepts
d’histoire
et
la
manière
dont
la
mémoire
et
le
souvenir
–
individuels
et
collectifs
–
sont
trop
facilement
manipulés
à
des
fins
illégitimes
et
catastrophiques…
« Make
America
Great
Again ».
Par
ailleurs,
il
s’agit
d’une
question
de
pouvoir
et
de
représentation,
et
Benjamin
a
bien
articulé
la
distinction
entre,
d’une
part,
le
fascisme
qui
esthétise
la
politique
et,
d’autre
part,
les
formes
de
vie
qui
politisent
l’art.
Le
monde
va
s’enfoncer
dans
une
nouvelle
réalité
cauchemardesque
le
20
janvier.
Benjamin
ne
peut
plus
nous
sauver
de
ce
spectre,
mais
ses
idées
peuvent
nous
aider
à
y
naviguer,
d’où
sa
pertinence
pour
tous
ceux
et
celles
qui
croient,
encore
et
toujours,
au
monde.»
Nicholas
Hauck.
Nicolas
Hauck.
Tout
féru
de
philosophie
ou
de
littérature
a
forcément
entendu
un
jour
ou
l’autre
le
nom
de
Walter
Benjamin.
Et
pour
cause,
la
pensée
de
cet
historien
de
l’art,
dont
la
renommée
n’a
cessé
de
croître
après
sa
mort
en
1940,
continue
toujours
de
nous
apporter
des
enseignements
sur
notre
société.
C’est
pour
cette
raison
que
de
nombreux
chercheurs
se
sont
penchés
sur
la
complexité
de
la
philosophie
benjaminienne,
et
Nicholas
Hauck
fait
partie
de
ceux-ci.
Prouvant
que
les
idées
de
Walter
Benjamin
sont
toujours
d’actualité,
Nicholas
Hauck
vient
tout
juste
de
publier
son
premier
ouvrage
et
essai,
intitulé
simplement
Walter
Benjamin,
dans
lequel
il
développe
une
réflexion
philosophique
sur
la
pensée
de
ce
dernier
appliquée
à
notre
société
contemporaine.
Lors
du
lancement
de
son
livre
jeudi
26
mars
au
café
Voodoo
Child,
rue
College,
Nicholas
Hauck
est
revenu
sur
le
parcours
de
l’ouvrage
qu’il
avait
d’abord
proposé
trois
ans
auparavant
à
une
petite
maison
d’édition
française.
«Leur
vision
n’était
pas
la
même
que
la
mienne,
ils
n’aimaient
pas
mon
ton.
Je
ne
voulais
pas
tout
réécrire,
j’ai
donc
contacté
les
éditions
Sémaphore,
à
Montréal.
Ils
ont
accepté
le
livre
l’été
dernier»,
explique-t-il.
Nicholas
Hauck
propose
une
autre
approche
de
la
philosophie
benjaminienne,
dont
il
explore
cinq
thèmes:
le
fragment(aire)
de
l’existence,
le
souvenir
et
la
mémoire,
la
rédemption
du
langage
et
la
rédemption
de
l’écriture,
les
pertes
et
les
possibilités
de
l’expérience,
et
l’architecture
du
rêve
collectif
ou
la
psychanalyse
de
la
ville.
«C’était
assez
difficile
de
limiter
les
sections
car
la
pensée
de
Walter
Benjamin
est
très
vaste»,
confie-t-il
à
L’Express.
La
première
fois
que
Nicholas
Hauck
a
lu
un
texte
de
Benjamin,
c’était
une
dizaine
d’années
auparavant,
lorsqu’il
était
en
premier
cycle
à
Vancouver.
Fasciné,
Walter
Benjamin
n’a
cessé
d’être
présent
dans
son
esprit
depuis
ce
jour.
«Je
fais
un
doctorat
au
département
d’études
françaises
à
l’Université
de
Toronto
et
je
travaille
sur
Benjamin
dans
ma
thèse.
Après,
je
travaillerai
sur
autre
chose,
mais
ses
idées
seront
toujours
présentes
dans
mon
esprit.»
Avant
cet
essai,
Nicholas
Hauck
a
publié
des
poèmes,
des
traductions
et
des
articles
en
anglais
et
en
français
dans
plusieurs
revues.
Walter
Benjamin
est
disponible
en
librairie
depuis
les
17
et
18
février.
Manon
Bodel,
L’express,
l’hebdo
des
francophones
du
grand
Toronto